Sous la direction de Pierre Ancet, Noël-Jean Mazen, France Mourey, Pierre Pfitzenmeyer, préface de Robert Moulias
Paris, Les Etudes hospitalières, 2009, 328 p. (Coll. Les chemins de l’éthique)
Vieillir dans la dignité, un combat, une revendication, une nécessité, un pari pour l’avenir. Certains diront qu’il s’agit d’une folie, que la vieillesse est nécessairement une déchéance, un naufrage, un rappel à l’homme de sa vraie nature…
Nous devons imaginer la réalité de demain, dans cent ou deux cents ans, et faire le pari que la vieillesse y sera différente, plus douce, mieux reconnue. Mais nous devons aussi, dès aujourd’hui, engager le combat pour que vieillir soit dans un avenir proche un peu plus acceptable. Cela est possible car cette dignité que nous réclamons se bâtit aussi à force d’amour, de respect, de foi en l’homme.
Chacun a droit à une vieillesse digne, à ce morceau de vie où les souvenirs s’embellissent où ” les traces enfouies dans le cerveau – disait Beaudelaire – dorment sous les autres légendes “.
Avec une espérance de vie quasiment multipliée par trois depuis deux siècles, l’homme est ” condamné ” à réorganiser sa vieillesse. L’essentiel est de conserver du lien social, de la chaleur humaine, de la liberté et même, pourquoi pas, la possibilité d’assumer encore le risque de la vie ! On verra alors que c’est l’indignité, l’humiliation, la désespérance, le déracinement, l’enfermement qui sont réellement mortifères. Au contraire, le rire, l’affection, le respect et l’accompagnement sont sécurisants, porteurs de vie et d’harmonie.
Cet ouvrage se veut un livre-manifeste, qui réunit les contributions de spécialistes de différents domaines (médecins, soignants, psychologues, juristes, philosophes, sociologues…), unis par la conscience d’un nouveau défi de société. Nul ne peut désormais sous-estimer les conséquences du phénomène de vieillissement au plan social ni négliger le respect quotidien dû aux plus âgés, qui est aussi le respect de l’avenir de tous.