Sous la direction de Francesca Cominelli, Marie Cornu et Jean-Louis Tornatore
[Publication électronique]
La question des « communs » est de plus en plus au cœur des projets de recherche, des politiques publiques, des discours politiques, des projets citoyens, des mouvements sociaux, des contestations collectives… et selon des perspectives, cette livraison en témoigne, qui ne sont certes pas convergentes. Si les travaux d’Elinor Ostrom ont joué un rôle crucial pour construire un courant de recherche dans ce domaine, la thématique des communs a acquis ces dernières années une importance majeure, ce que montre la diversité des sciences humaines qu’elle intéresse – à l’instar des coordonnatrices et du coordinateur de ce numéro, respectivement économiste, juriste et anthropologue,. Les publications de Benjamin Coriat (2015), Hervé Le Crosnier (2015), David Bollier (2014), Marie Cornu, Fabienne Orsi et Judith Rochfeld (2017) en France, ou encore les travaux de la Commission Rodotà (Rodotà 2013), de Ugo Mattei (2011) et de Daniela Festa (2016) en Italie ont permis d’élargir le champ de recherche aux communs de la connaissance et du numérique, et aussi d’étendre les perspectives d’application de cette notion à la compréhension de nos sociétés et à leur construction. Quand d’autres, celles en particulier de Pierre Dardot et Christian Laval (2014) ou de Pascal Nicolas Le Strat (2016), ont vu dans le commun, entendu comme principe politique portant des revendications contre l’ordre capitaliste et l’État entrepreneurial, le moyen d’engager leur transformation radicale.