Sous la direction de Serge Wolikow, avec Bernhard Bayerlein, Mikhaïl Narinskiet Brigitte Studer
Paris, éditions Tallandier, 2003
23 août 1939 : l’URSS de Staline et l’Allemagne de Hitler signent un pacte de non-agression.
22 juin 1941 : Hitler lance la Wehrmacht à la conquête de l’Union soviétique. Entre ces deux dates, le mouvement communiste international a été soumis à de fortes turbulences. Les mots d’ordre de Moscou sont passés du front commun contre le nazisme à la dénonciation d’une « guerre impérialiste » imputée aux « bourgeoisies anglaise et française », de la saisie « sans compromission » des possibilités légales avec l’envahisseur allemand à la lutte ouverte des patriotes contre l’hitlérisme. Plus que jamais, Staline a renforcé son emprise sur l’organisation qui contrôlait les partis nationaux : le Komintern (Internationale communiste), créé en 1919 pour former un « parti mondial de la révolution » et devenu un outil de la diplomatie soviétique. Pour la première fois, une source offre un témoignage direct sur le Komintern durant ces années décisives : 320 télégrammes chiffrés, échangés secrètement entre la direction de l’Internationale et les partis communistes d’Europe occidentale. Le lecteur y découvrira l’originalité du mouvement communiste international, sa culture du secret et de la clandestinité, ses structures illégales qui poursuivent dans le feu de la guerre et de la répression leur patient travail de liaison, de propagande et d’infiltration. Il mesurera les liens de subordination très forts des communistes nationaux à l’égard du centre moscovite, étroitement contrôlée par Staline, mais aussi les tâtonnements et les incertitudes : ceux de dirigeants souvent pris à contre-pied par les événements ; ceux de militants isolés, pourchassés, désorientés et parfois réticents devant les décisions qui leur sont imposées. Ces documents exceptionnels offrent un éclairage nouveau sur le fonctionnement des organisations communistes et sur ces années noires où l’histoire se déclinait suivant l’axe Moscou-Paris-Berlin.
Cet ouvrage a utilisé une partie du fonds documentaire disponible à l’IHC et insérée dans une base de données analytiques conçue à l’IHC avec le soutien technique de la MSH de Dijon et accessible aux chercheurs de l’institut par intranet.