Textes réunis par Boris Bernabé et Olivier Camy
Dijon, EUD, 2013, 320 p., 22 €
ISBN : 978-2-36441-043-5 – ISSN : 1628-5417
L’ouvrage traite du problème crucial de la fondation de l’Europe institutionnelle. Curieusement, l’Europe, qui réclame aujourd’hui davantage d’intégration juridico-politique (donc le passage à un véritable fédéralisme) semble ne relever d’aucun mythe de fondation et donc a fortiori semble échapper au système romain de fondation qui a permis la formation des États européens mais qui a aussi justifié le pouvoir coercitif du droit des pontifes, de celui des princes et du droit coutumier. Mais comment l’Europe peut-elle, indépendamment du recours au mythos, accéder à une véritable existence politique ? Comment peut-elle ignorer le savoir relatif à la fabrique du pouvoir occidental qui est contenu dans le matériel mythique ? Surtout, comment peut-elle prendre conscience d’elle-même et s’imaginer sans utiliser la force fondatrice du mythe ? Est-il possible qu’elle se contente de donner plus de place au consentement au nom d’une nécessaire démocratisation en n’ayant aucun enracinement dans quelques symboles ou mythes ?