Sous la direction de Norbert Campagna, Luigi Delia et Benoît Garnot
Paris, Imago, 2014, 212 p. – ISBN : 978-284952-710-8
La torture judiciaire a pour but de faire avouer un crime à un suspect – voire parfois de lui extorquer le nom de ses complices – en lui infligeant, selon un processus précis légalement défini, des sévices physiques très douloureux insoutenables. Héritage du monde romain, cette torture est réintroduite en Occident dans la procédure pénale au XIIIe siècle. Mais dès le XVIIIe siècle, elle est peu à peu abandonnée et, par la suite, universellement interdite par le droit international.
Cependant, depuis quelques décennies, nous assistons à une nette régression car la voici redevenue une pratique d’État dans certaines démocraties libérales, comme les États-Unis. Comment comprendre et expliquer une telle situation ? Pour répondre à ces questions, cet ouvrage, œuvre conjointe d’historiens, de juristes et de philosophes, aborde successivement trois grandes époques : d’abord, au XVIe siècle, la contestation de la torture judiciaire, puis sa disparition progressive aux XVIIe et XVIIIe siècles, enfin son retour considéré pourtant comme impensable aux XXe et XXIe siècles.