Fiche de CHENEVEZ Alain

Mes activités de recherches interrogent les usages et les évolutions de la notion de patrimoine en consonance avec l’aménagement territorial et urbain. Mon orientation théorique et méthodologique s’inscrit dans une perspective socio-anthropologique et communicationnelle. J’ai travaillé sur l’évolution de la notion de patrimoine et son lien avec l’histoire et la mémoire, ainsi qu’avec les institutions internationales tels l’Unesco. Le patrimoine dépasse désormais le simple fait de la protection et de la conservation. Il est désormais au cœur de la construction de la « ville/métropole » et des processus d’urbanités. Ainsi, le patrimoine, mais aussi la fête et l’esthétique, plus largement la culture deviennent opportunément le lieu d’une fiction urbaine, mise au service du développement urbain et du dynamisme économique et touristique, se matérialisant par de nombreux processus de requalification urbaine et d’esthétisation. Le patrimoine dans la ville est une forme de légitimité de ce qui doit compter, de ce qui doit se transmettre dans la société, ce sur quoi nous devons investir du temps mais aussi de l’intérêt pécuniaire et symbolique car il devenu source de plus-value et vecteur d’aménagements territoriaux. Quelles sont les chaines de collaboration d’acteurs, mais aussi les conflits d’interprétation, les critiques et controverses, les procédés de construction, les formules développées, les sphères d’influence, les outils de communication et de médiation nécessaires. Nos recherches interrogent le patrimoine comme un processus de co-construction d’acteurs institutionnels ou non, avec ses hybridations, ses inégalités, ses métissages, ses connexions et ses dynamiques interculturelles. Nous pensons que ces expériences patrimoniales au cœur de la ville sont un fait social heuristique car elles permettent de comprendre la fabrication contemporaine des valeurs qui singularisent nos environnements, esquissant des configurations relationnelles, éthiques et politiques.