Le populaire comme adjectif : une affaire de supports ?

Journée d’études de l’atelier « Le populaire comme adjectif »


Interventions en écoute ici


Qualifier le populaire dans une perspective d’histoire sociale, politique et culturelle, consiste souvent à interroger des discours et des mobilisations, des lexiques et des sensibilités, du point de vue de leurs initiateurs et de leurs destinataires, entre production, circulation et réception. Mais la part sensible du « populaire » dans les intentions, les effets et les imaginaires peut-elle être dissociée des supports qui en sont les vecteurs de diffusion ? Dans son essai devenu classique, Pour comprendre les médias (1964), le théoricien Marshall Mc Luhan postule sans doute un peu excessivement, mais non sans raison, que « le vrai message, c’est le médium lui-même, c’est-à-dire tout simplement les effets d’un médium sur l’individu ou la société ». Si l’on applique cette remarque aux supports réputés populaires – les éphémères imprimés, l’affiche, le journal, la bande dessinée, la radio, la télévision, etc. –, qui peuvent également être entendus comme des genres (le roman-photo, la comédie, le fait divers, le feuilleton…), comment le populaire se forge-t-il en tant que catégorie ? Que promeut-il, selon quels codes et avec quels horizons d’attente ? Dans la culture de masse qui caractérise les sociétés contemporaines, le populaire des supports présume des publics constitués auxquels on s’adresse, mais ceux-ci sont-ils les seuls à s’emparer de ces supports qui leur passent entre les mains, sous les yeux ou par les oreilles ? La dimension des circulations et des transferts nécessite donc d’être interrogée du point de vue des voies par lesquelles le populaire et ses valeurs sont véhiculés, pour en saisir la portée sociale, les inflexions et les mutations, sans mésestimer les acculturations.

Programme

10 h 00 – Accueil des participants

  • 10 h 15 – Bertrand Tillier (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Centre d’histoire du XIXe siècle, UR 3550) :
    Introduction : Le « Populaire » comme adjectif, une affaire de supports ?
  • 10 h 30 – Marco Emanuele-Omes (Université de Milan) :
    Le populaire au service de l’intérêt général ? Expliquer et prôner la vaccination antivariolique dans la presse populaire (Royaume de Sardaigne, 1830-1850)
  • 11 h 00 – Thomas Thisselin (Sorbonne Université, IReMus, UMR 8223) :
    Le réalisme socialiste soviétique et les communistes français
  • 11 h 30 – Effie Amilitou (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Centre d’histoire du XIXe siècle, UR 3550) :
    Images du populaire dans les magazines de mode parisiens, première moitié du XXe siècle Après-midi
  • 11 h 30 – Discussion
  • 14 h 30 – Chloé Monnatte (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, HiCSA / École du Louvre) :
    « Populariser le musée » : la question de l’éducation populaire au musée dans la revue « Mouseion »
  • 15 h 00 – Marie Goupil-Lucas-Fontaine (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Centre d’histoire du XIXe siècle, UR 3550) :
    « Pop » ou « populaire » ? Définir la musique populaire française entre 1900 et 1950 par ses supports de diffusion
  • 15 h 30 – Vincent Chambarlhac (Université de Bourgogne, LIR3S UMR 7366) :
    Les supports du populaire chez les Copiaus de Jacques Copeau
  • 16 h 00 – Discussion et conclusion

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