Traces et stigmates du conflit

Transversales : Journée d’étude doctorale du LIR3S

Organisation : Laurine Drut, Étienne Kogan et Léo Rosell (LIR3S UMR 7366 CNRS-uB)

Entrée libre et gratuite,
dans la limite des places disponibles.

  


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Pésentation

Cette journée d’étude entend revenir sur les marques et stigmates laissés par un conflit. Ce dernier sera envisagé en tant qu’interaction violente, entre des belligérants (guerres civiles ou interétatiques) ou des individus (rixes, agressions, violences intrafamiliales). 

Le conflit laisse des traces sur les individus, les lieux, les paysages, les imaginaires, les psychés. Marques plus ou moins visibles ou tangibles, plus ou moins conscientes, les traces traduisent la persistance du conflit dans le présent, à l’échelle individuelle ou collective. Étymologiquement marque physique, le stigmate peut aussi être entendu au-delà de sa dimension corporelle, comme nous y invite l’approche interactionniste de Goffman, soulignant sa capacité à affecter l’identité sociale d’un individu[1]. Le stigmate peut également faire l’objet d’un processus de stigmatisation ou au contraire d’héroïsation. Ainsi, traces et stigmates accompagnent, facilitent ou font obstacle aux dynamiques de sortie de conflit. 

La journée s’intéresse également aux tentatives, individuelles ou institutionnelles, d’effacer ou de valoriser les traces et stigmates au nom de d’impératifs de réconciliation, de sanctuarisation voire d’une volonté délibérée d’oubli. Les représentations protéiformes (mentales, matérielles, artistiques) sont alors autant de marqueurs de leur présence. Plus ou moins conscientes, ces modalités de gestion de la mémoire du conflit influent sur la capacité des individus ou des sociétés à dépasser la situation conflictuelle puis à se reconstruire.

À l’échelle individuelle, trace ou stigmate peuvent faire l’objet d’un traitement en vue d’effacer, de valoriser (« économie morale de la reconnaissance[2] », compensations) et/ou de réparer (chirurgie, psychothérapie, verbalisation).

À l’échelle collective, l’on pourra s’intéresser aux processus de gestion des traces à l’issue du conflit, de stigmatisation (désinvestissement, marginalisation), de patrimonialisation (tourisme mémoriel, marchandisation) et plus globalement aux différents usages politiques et mémoriels impliquant le maniement des traces.

Programme

[Programme au format pdf]

10 h 00 – Accueil des participant·e·s

  • Laurine Drut (uB, LIR3S)
    Quand la folie s’empare des grognards : la prise en charge des militaires aliénés sous le Premier Empire
  • Nina Viry (uB, LIR3S)
    « Ça tombe comme à Gravelotte » : le genre à l’épreuve des affrontements en Lorraine (août – septembre 1870)

 

  • Sandrine Larremendy (uB, LIR3S)
    Héroïsme des victimes et monstruosité des auteurs : Vers une démystification nécessaire ?
  • Gary Alardin (Université de Franche-Comté, Centre Lucien Febvre)
    Le mercenaire des guerres de Religion, objet d’une haine en recomposition (XVIe-XXe siècle) ?
  • Etienne Kogan (uB, LIR3S)
    Quand les bourreaux hantent le village. Traces invisibles et indicibles de la guerre civile espagnole à Rota

  • Timothée Dhotel (uB, LIR3S)
    Sur la trace des violences environnementales. Les infrastructures pétrolières entre conflits d’usage et pollution (France, XIXe-XXIe siècles)
  • Christophe Lafaye (uB, LIR3S)
    Les stigmates de la guerre chimique durant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) : la longue marche vers la mise en lumière d’un secret d’Etat en France et en Algérie
  • Thomas Terrien (uB, LIR3S)
    Par-delà les stigmates. La résilience des villages-martyrs du Morvan
  • 17 h 15 – 17 h 45 – Conclusion

 


[1] Erving GOFFMAN, Stigmates : les stigmates sociaux du handicap, Paris, Les éditions de Minuit, 1975 [1963].

[2] Guillaume PIKETTY, « Economie morale de la reconnaissance. L’Ordre de la Libération au péril de la sortie de Seconde guerre mondiale », Histoire@Politique, vol. 3, n° 3, 2007, p. 1-13.

 

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