Littérature, réparation, réconciliation : une question sociale et politique

Atelier

Organisation : Laurence Giavarini (Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures, uB) et David EL-Kenz (LIR3S UMR 7366 CNRS-uB)

Entrée libre, sans inscription et gratuite,
dans la limite des places disponibles. 


Présentation

Dans le prolongement de travaux qui ont fait des massacres un objet d’histoire (D. El Kenz, 2005), ce premier atelier (premier de trois prévus) propose d’interroger la place, plus ou moins pensée, de la littérature dans le problème de la réparation. Cette proposition ne se confond pas exactement avec l’injonction au care qui marque le début du XXIe siècle. Si l’objectif de « réparer les vivants » a pu s’inscrire dans une dévaluation de la littérature tombée de son piédestal formaliste et découvrant l’existence « d’autres vies que la mienne », il nécessite à la fois d’être réinscrit dans l’histoire du courant pragmatiste de légitimation des humanités héritier de la philosophie morale et politique anglo-saxonne dont il est issu (S. Laugier, 2006), et confronté à une approche historique et politique de la question de la réparation. L’affirmation d’une littérature « thérapeutique », assimilable à une « clinique littéraire du monde social » (A. Gefen, 2017) repose en effet sur une puissante injonction morale qui innerve aujourd’hui toute une part de la littérature française et nombre de travaux académiques. Nous voudrions pour notre part questionner à la fois l’échelle d’analyse qui fait de la littérature un instrument pratique de thérapeutique individuelle et sociale, sociale parce qu’individuelle, et le travail de dépolitisation de l’écrit et de la littérature souvent à l’œuvre dans l’injonction moraliste.

Comment le fait littéraire d’une époque est-il saisi par l’organisation politique et sociale de la fin de la violence politique ? En décalant la question vers le passé et en l’élargissant à d’autres aires culturelles et linguistiques que la France, ces ateliers chercherons à interroger les enjeux socio-politiques d’une littérature « qui répare », notamment les usages politiques, sociaux, institutionnels de la littérature, les positions et les partages qui lui sont assignées ou qui se découvrent dans des contextes de sortie de crise.

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