Le documentaire archéologique, un objet filmique ambivalent

Journée d’études

Organisation : Isabelle Marinone (LIR3S UMR 7366 CNRS-uB), Anthony Denaire (ARTEHIS – UMR 6298) et Théophile Leylavergne (réalisateur et archéologue)


Présentation

Filmer l’archéologie suscite de nombreux questionnements dans la sphère de la production audiovisuelle documentaire : comment restituer visuellement et avec efficacité des résultats scientifiques complexes ? Comment exposer le travail des chercheurs et leurs objets d’études sans trahir certaines parties de leurs investigations ? Comment réaliser un sujet cinématographique sur un chantier en progression constante et pour lequel beaucoup d’inconnus restent à mettre au jour ? 
Lors de fouilles archéologiques, la perception réelle du passé est altérée par l’aspect fragmentaire des vestiges. L’archéologue essaie d’étudier et de comprendre celui-ci avec les maigres indices qu’un site peut laisser. Les recherches établissent le plus souvent des résultats peu pérennes qui s’appuient pour grande part sur des séries d’hypothèses, celles-ci elles-mêmes constamment critiquées, révoquées, renouvelées en fonction de l’évolution des découvertes qui orientent et interprètent différemment les matériaux collectés et les données déduites au cours du temps.
Geste filmique particulier dans l’Histoire du cinéma et de l’audiovisuel, le documentaire a pour principe premier de saisir les effets du réel, voire, depuis les années 1960, du « direct ». Une certaine dichotomie s’opère donc entre le travail scientifique de l’archéologue et la création d’un documentaire s’attelant à montrer en l’espace de quelques minutes ou quelques heures la progression d’une recherche au très long cours à un public de non-spécialistes. 
Objet tant industriel qu’artistique, le documentaire reste aussi et avant tout un processus créatif qui élabore des visions sur le monde. À partir de l’image filmique, l’apport d’un savoir synthétique sur un domaine constitue l’enjeu central de ce type de production. Les interprétations qui peuvent en être tirées – parfois mal comprises par le public – conduisent parfois à asseoir plus ou moins volontairement certains préjugés sur les cultures historiques étudiées, en fonction des origines, des périodes, de leur réalisation. 

Cette journée d’études se propose d’engager une réflexion sur cette sphère filmique particulière et complexe à partir des interventions de spécialistes de l’archéologie et de professionnels du documentaire.

Programme 

  • 9 h 30 : Introduction générale (Isabelle Marinone,  Anthony Denaire)
  • 9 h 45 : Le documentaire archéologique, historique introductif (Théophile Leylavergne)
  • 10 h 15 : « Thierry Ragobert et ses réalisations filmiques, un modèle incontournable et emblématique ». 
    Rencontre avec l’auteur. Extraits de films.
  • 11 h : « Le reportage Carnets de Fouilles: un nouveau genre audiovisuel au service de l’archéologie ». Présentation de Stéphane Kowalczyk (réalisateur et producteur de MSK Productions) et Théophile Leylavergne. Extraits de films. 
  • 11h 45 : Table ronde autour de cette question : Mise en scène et mise en forme : comment restituer ?
    Avec Thierry RagobertStéphane KowalczykIsabelle MarinoneAnthony Denaire, Stefan WirthMarie ThiryDavid GeoffroyAnthony Denaire et Théophile Leylavergne.
  • 14 h 30 : L’exemple de La grotte Cosquer, un chef-d’œuvre en sursis, documentaire de Marie Thiry
    Rencontre avec la réalisatrice. Extraits du film.
  • 15 h 15 : Le travail de Néandertal, une nouvelle humanité, documentaire de David Geoffroy.
    Rencontre avec le cinéaste. Extraits du film.
  • 16 h 00 : Table ronde : Quelle est la place laissée à la création filmique ?
    Avec Thierry RagobertStéphane KowalczykIsabelle MarinonePierre NouvelMarie ThiryDavid GeoffroyAnthony Denaire et Théophile Leylavergne.

16 h 45 : Conclusion (Isabelle MarinoneAnthony Denaire

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