Jean-Claude Farcy
Ed. Anthropos, 1995, 373 p.
Les camps de concentration sont généralement associés à la seconde guerre mondiale. Il y eut cependant entre 1914 et 1920, sur le territoire français, plusieurs dizaines de milliers d’internés dans des camps portant ce nom.
Ressortissants des pays ennemis – Austro-allemands, Ottomans… – Alsaciens-Lorrains, mais aussi Neutres et Français suspects ou indésirables évacués de la capitale et de la zone des armées ont ainsi vécu enfermés entre murs et barbelés, pendant tout ou partie de la guerre – certains jusqu’en 1920… – dans quelques 70 « camps de concentration » ou « dépôts d’internés » de l’Ouest et du Sud-Est.
Rapports administratifs des préfets et directeurs de camps, témoignages, pétitions et lettres clandestines d’internés font revivre les conditions de cet internement, ses motivations comme les résistances et révoltes qu’il suscite.
Constitués officiellement à des fins militaires – priver l’ennemi de combattants, éliminer toute entrave à l’effort de guerre – ces camps, qui ont leur équivalent en Allemagne et dans les autres pays engagés dans le premier conflit mondial, nous confirment que le phénomène concentrationnaire marque profondément le XXe siècle.