Édition établie et introduite par Vincent Chambarlhac, Thierry Hohl et Bertrand Tillier
Dijon, EUD, 2012 – ISBN : 978-2-36441-017-6
Si Léon Rosenthal (1870-1932) est encore connu comme historien de l’art ou pour ses fonctions de conservateur du musée des Beaux-Arts de Lyon, et bien que ses livres sur la peinture romantique soient encore lus, on a oublié son engagement de militant socialiste. C’est à ce titre que cet ancien normalien, promoteur de l’Art social et de l’Art à l’école, a publié plus de 170 chroniques dans l’Humanité fondée par Jaurès, où la rubrique artistique lui est confiée de 1909 à 1917. Dans les colonnes du journal, Rosenthal est attentif à l’actualité des Salons et des expositions, des galeries et des musées, mais aussi des ouvrages qui paraissent et dont il propose des « notes » critiques à l’intention des « camarades » qui sont ses lecteurs. D’un ton alerte et d’une plume exigeante, le critique se fait pédagogue, soucieux de donner accès à la compréhension de la gravure, de la peinture et de la sculpture dans leur spécificité, des arts décoratifs ou de l’architecture dans leur utilité, dont il refuse qu’ils soient l’apanage des élites. De même, à la faveur de la Grande Guerre et de ses destructions, en réformateur éloquent, Rosenthal s’emploie à sensibiliser les lecteurs aux questions d’urbanisme et de reconstruction, dont il se montre un théoricien avisé. Cet ouvrage présente ici l’ensemble de ces chroniques dans une édition présentée et annotée.