Sous la direction de Benoît Garnot et Bruno Lemesle
Dijon, EUD, 2014
ISBN : 978-2-36441-105-0
Les juges ne sont que des êtres humains, sujets aux passions, aux erreurs, aux injustices, aux sautes d’humeur… de sorte qu’on ne peut pas s’en remettre à leur seule conscience pour rendre la justice : quelle que soit l’époque, on insiste sur les limites qui doivent être apportées à leur liberté dans l’intérêt même des justiciables, en particulier sur le respect de la loi. Le débat entre le strict respect de la loi et l’usage de l’équité, c’est-à-dire entre droit et conscience, traverse les siècles : l’équilibre est difficile à trouver, mais au total, même si la soumission du juge à la loi est une vision traditionnellement reçue, cette conception s’accompagne de théories du processus d’interprétation de la même loi par la conscience du juge.
Les trois termes qui forment le titre de ce livre invitent donc à étudier la conscience dans ses rapports avec le droit et avec la justice. L’ouvrage aborde ce débat sur une longue durée, du XIIIe au XVIIIe siècle, en abordant quatre thèmes successifs : la controverse sur le droit et l’équité ; les juges et la conscience ; le prince, la loi et la justice ; normes juridiques, normes morales. Il le fait dans une perspective pluridisciplinaire : histoire, histoire du droit, littérature, philosophie…