La révolte du Lanturlu (1630)

Sous la direction de Dominique Le Page

Dijon, EUD, Annales de Bourgogne, tome 91, fascicule 3 et 4, 2019
ISBN : 978-2-36441-339-9 – ISSN : 0003-3901

[Actes de la journée d’études La révolte du Lanturlu (1630), du 1er décembre 2016]

Du 27 février au 1er mars 1630, Dijon connaît une révolte urbaine qui entre dans les mémoires sous le nom de révolte du Lanturlu, du nom de la chanson reprise par les émeutiers. Au cours de ces quelques journées qui coïncident avec la fin du carnaval, le peuple – vignerons, artisans… – entend protester contre la tentative de la monarchie de transformer le régime fiscal de la Bourgogne en y introduisant des élections, ce qui remet en cause son statut de pays d’états. Tous ceux qui sont jugés sur le plan local complices de la réforme en cours – gens des comptes, financiers… – sont pris pour cibles et leurs hôtels pillés. Si les autorités urbaines parviennent à rétablir rapidement le calme, la protestation n’aura pas été inutile et contre l’obtention de sommes importantes, la monarchie renonce à ses projets.
Malgré sa brièveté, cet épisode, qui marque durablement la mémoire dijonnaise et bourguignonne, revêt une réelle importance car il s’inscrit dans un moment historique que l’on pourrait appeler le « moment 1630 » qui voit, alors que la monarchie française s’engage de plus en plus militairement sur le plan européen dans le cadre de la guerre de Trente ans et augmente à cette fin la pression fiscale, une série de provinces – la Provence, le Languedoc, la Guyenne… – connaître des agitations comparables. À travers ces révoltes, et donc de celle du Lanturlu, c’est plus largement la question de la relation du pouvoir central et des périphéries – et de leurs privilèges – qui est en jeu, à l’heure où l’État tente d’imposer une vision de plus en plus centralisée du pouvoir.

 

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